Historique de l’ACMPA
1902 Être maître de poste dans les régions rurales canadiennes en 1902, alors que les nominations étaient politiques, signifiait : moins de 1 $ par jour de salaire, fournir le local et l’équipement nécessaire, couvrir toutes les dépenses requises au local et travailler de longues heures. Les maîtres de poste étaient considérés comme des piliers de la communauté mais n’avaient aucun droit de parole ou de vote sur leurs conditions d’emploi ou sur leur salaire. Ils étaient en plus à la merci des politiciens et des gouvernements et pouvaient être congédiés en regard de leur allégeance politique. En juillet, un maître de poste nommé Ira Stratton, de Stonewall au Manitoba, a décidé qu’il ne pouvait plus accepter ce traitement. Il a alors commencé à consulter d’autres maîtres de poste au Manitoba et s’est rendu compte qu’eux aussi avaient les mêmes problèmes et les mêmes revendications. Il a recueilli 100 noms de maîtres de poste qui collectivement ont amassé la somme de 500 $ et il fondait l’Association des maîtres de poste comptables du Manitoba et du Nord‑Ouest.
1903 La nouvelle Association a envoyé à Ottawa une demande pour que leurs revendications soient entendues et négociées avec le gouvernement. Ce n’est qu’à la fin de l’année que le gouvernement a réagi avec une augmentation de salaire de 10 %. Par suite de ce succès, Ira Stratton et ses collègues ont décidé de s’organiser dans les autres provinces. Par 1904, M. Stratton savait qu’Ottawa était attentif; il était difficile pour le gouvernement de faire la sourde oreille devant tant de voix unies pour faire passer le même message. Ses collègues et lui se sont dirigés vers l’est du pays.
1906 En avril 1906 se tenait la première réunion de l’Association des maîtres de poste de l’Ontario. Se tenait également, à Ottawa, la première assemblée nationale de l’Association des Maîtres de Poste Canadiens qui a réuni vingt‑et‑un délégués venus de six provinces. À cette assemblée nationale, les organisateurs avaient en main une pétition signée par 6 000 maîtres de poste qui revendiquaient, une augmentation de salaire, un loyer et une indemnité pour le chauffage et l’électricité. Cette pétition a été envoyée au ministre des Postes, M. Rodolphe Lemieux.
1907 Les provinces de Québec, Nouveau‑Brunswick, Nouvelle‑Écosse et le-du-Prince-Édouard formaient leur propre section. En 1910, les provinces de la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie‑Britannique s’organisaient et fondaient leur section. Lorsque Terre‑Neuve s’est joint à la Confédération en 1949, cette province a eu également sa section.
1913 L’implantation des routes rurales à l’extérieur des bureaux entraînait un surplus de travail pour les maîtres de poste, qui étaient déjà surchargés, sans aucun revenu supplémentaire. Comme ce service était aux frais des maîtres de poste, dans cette même année, quatre-vingt-huit bureaux étaient forcés de fermer parce que les maîtres de poste opéraient à perte. En 1914, seulement deux sections, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, ont continué de fonctionner.
Avant la Première Guerre mondiale, les maîtres de poste étaient uniquement des hommes. Lorsque la Première Guerre mondiale a été déclarée, les hommes sont partis à la guerre et les femmes ont remplacé les hommes comme maître de poste. C’est à cette époque que les membres de l’ACMPA étaient principalement des femmes (aujourd’hui, 95 % des membres de l’ACMPA sont des femmes). L’ACMPA n’a toutefois pas élu de femmes à un poste avant 1950, année où Jennie Cruickshank fut élue dans la Section des Maritimes.
1919 Après la fin de la guerre, l’Ontario était la seule section en fonction. Avec d’autres maîtres de poste à travers le Canada, elle a produit la première constitution (ce que nous appelons aujourd’hui les règlements) pour l’Association des maîtres de poste canadiens. À ce moment, les fonds de 8 600 $ de la Section de l’Ontario étaient dédiés à un fonds national. Un président, un vice‑président et un secrétaire‑dirigeant nationaux étaient élus. Ces officiers travaillaient à temps partiel dans leur bureau respectif lorsqu’ils en avaient le temps. Leurs principales fonctions étaient de réactiver l’Association des maîtres de poste à l’échelle du pays afin d’exercer des pressions auprès du gouvernement pour obtenir une compensation lorsqu’ils fournissaient les locaux, l’équipement et le matériel, ainsi que pour obtenir un meilleur salaire et une diminution des heures de travail. Au cours des décennies qui ont suivi, l’Association a dû lutter contre des stratagèmes du gouvernement, comme les salaires octroyés en fonction des revenus du bureau ou en fonction du nombre ou de la valeur des mandats-poste émis.
Voici une page de l’édition de 1927 de Le maître de poste canadien, le journal national de l’ACMPA. Le journal original, Le maître de poste, était publié à Estevna, en Saskatchewan, en anglais seulement, bien qu’il arrivait que du contenu français y était parfois inclus. En 1961, le journal est devenu entièrement bilingue.
Un extrait de Le Maître de poste canadien de 1939 qui cite la presse quotidienne à propos de la nomination de l’honorable Arthur Sauve, ministre des Postes, qui fera enquête sur les activités politiques partisanes des fonctionnaires et qui portera une attention particulière aux accusations portées contre les maîtres de poste.
Pendant les années 30, l’Association a fait des pressions pour que les maîtres de poste fassent partie de la fonction publique. Alors que certains politiciens étaient en faveur de cette idée et qu’ils aient promis leur appui, ils ont préféré leurs nominations partisanes. Quelque 363 maîtres de poste ont été congédiés en raison d’allégations de partisanerie et tous les maîtres de poste ont dû rembourser 10 % de leur salaire brut au gouvernement, sous prétexte que c’était la Loi sur le service civil.
À l’époque, les maîtres de poste travaillaient 7 jours par semaine, dès 4 h, pour l’arrivée du train, jusqu’à 23 h. S’ils avaient trop de travail et qu’ils devaient embaucher un adjoint, c’était à leurs frais. Ils devaient, en plus, fournir les locaux, le chauffage, l’électricité, les équipements et la fourniture nécessaire au fonctionnement du bureau de poste. L’Association a été capable, le congé de Noël et du Nouvel An, mais lorsqu’elle a revendiqué des semaines de travail plus courtes (fermé le dimanche), le gouvernement a imposé l’ouverture pendant une heure la journée de Noël et du Nouvel An en échange d’une semaine de travail de 6 jours.
1943 Les employés sont devenus admissibles à la Caisse de retraite de la fonction publique et en 1944, ils recevaient une augmentation de 10 % en fonction du coût de la vie. En 1946, le sous‑ministre a déclaré que tous les maîtres de poste des bureaux de poste ruraux devaient avoir du personnel à plein temps et gérer leur bureau de poste comme leur propre commerce.
1948 En avril 1948, tous les bureaux de poste canadiens étaient classifiés en deux catégories : les groupes 1 à 30 devenaient des bureaux de poste à revenu et le maître de devait fournir le local, le loyer, le chauffage et l’électricité. Les groupes 31 à 35 devenaient des bureaux semi‑urbains et les locaux étaient la responsabilité des Travaux publics. Tous les maîtres de poste des catégories 1 à 35 devenaient fonctionnaires à plein temps et avaient droit au fonds de pension, aux congés annuels, aux congés de maladie et leurs dépenses étaient payées par le gouvernement. En 1951, plus de 13 000 maîtres de poste devenaient des employés salariés alors qu’ils étaient jusqu’alors employés à commission. En 1953, le ministère des Postes a introduit des changements majeurs et les unités de pointage ont été inventées et implantées.
1956 L’Association canadienne des maîtres de poste a modifié sa constitution et a mis sur pied les officiers de section et un Bureau de direction. Au cours de cette période, chaque section avait un secrétaire-trésorier nommé par le Bureau de direction. (C’est en 1966 que le premier secrétaire-trésorier à plein temps fut nommé pour l’Association). En 1964, l’Association a commencé à offrir l’assurance responsabilité à ses membres.
1966 L’Association a fait une demande pour être reconnue comme une unité de négociation indépendante plutôt que de s’affilier à d’autres groupes comme le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP). En avril 1968, l’Association canadienne des maîtres de poste a été certifiée comme agent négociateur officiel pour le groupe des opérations postales à revenu par la Commission des relations de travail dans la Fonction publique. L’Association s’est préparée à négocier sa toute première convention collective.
La Loi des Postes a été modifiée afin d’interdire le favoritisme dans la nomination des maîtres de poste. Le processus de dotation par entrevue alors est devenu une réalité.
Le 17 octobre, le premier contrat de travail a été signé entre l’Association, la Société canadienne des postes et le Conseil du trésor, donnant aux employés à plein temps des journées de travail de 8 heures avec deux pauses de 10 minutes en plus de plusieurs avantages sociaux que nous avons toujours aujourd’hui.
À la fin octobre, l’Association canadienne des maîtres de poste a approuvé, ratifié et sanctionné une nouvelle constitution, et a voté pour que le président national, John LeBoldus, soit nommé à plein temps et qu’il réside à Ottawa.
1973 La procédure de règlement de conflits avec Postes Canada est passée de l’arbitrage exécutoire à la conciliation avec le droit de faire la grève. L’Association a continué à négocier avec le Conseil du Trésor jusqu’en 1981, lorsqu’André Ouellet est devenu le premier ministre responsable de la nouvelle société d’État et le dernier’ministre des Postes.
1975 Lors du quatrième congrès biennal national qui s’est tenu à Victoria, en Colombie-Britannique, les délégués ont voté pour leur premier vice‑président national. Le premier Bureau national de direction était formé, il comprenait le président de chacune des sections et les officiers nationaux. Nous avons changé de nom pour devenir l’Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA).
1981 Le 16 octobre, la Société canadienne des postes (SCP) est devenue une société d’État et on lui a alors ordonné d’élaborer un plan d’affaires. Le poste de sous-ministre des Postes a été retiré. Un ministre du gouvernement a été nommé comme étant la personne à qui le président nouvellement nommé de la SCP, Michael Warren, allait présenter son plan d’affaires. La SCP a reçu également la responsabilité de gérer les avantages sociaux de ses employés, ce qui auparavant relevait du Conseil du Trésor.
1982 L’ACMPA a déposé une plainte à la Commission canadienne des droits de la personne, alléguant que la SCP payait les membres de l’ACMPA un salaire différent de celui des travailleurs d’une autre unité de négociation.
1985 L’ACMPA et la SCP ont tenté eux-mêmes, mais sans succès de régler la plainte en matière d’équité salariale. Après ces tentatives, la Commission canadienne des droits de la personne a rouvert le dossier en 1989 et a examiné les ententes auxquelles ils étaient parvenus. Elle a par la suite décidé de fermer le dossier.
1986 En tant que société d’État, Postes Canada a toujours semblé changer de direction selon les idéologies du gouvernement en place. Son plan d’affaires sous le gouvernement conservateur fédéral de Mulroney visait l’élimination totale de l’Association canadienne des maîtres de poste et adjoints. Le plan proposait la fermeture, l’amalgamation ou la privatisation de tous les 5221 bureaux de poste du Canada rural, pratiquement tous les bureaux de poste de l’unité de négociation de l’ACMPA. En 1986, un comité de stratégie a été chargé d’élaborer un plan pour arrêter la Société et le gouvernement conservateur d’aller de l’avant avec leur plan d’affaires. Ce comité a entraîné la création d’une organisation appelée Dignité rurale. Cynthia Patterson de Dignité rurale ainsi que des membres de l’ACMPA ont travaillé avec des municipalités, des organisations, des clients et des citoyens du Canada rural pour empêcher le gouvernement de fermer, de privatiser ou d’amalgamer nos bureaux de poste ruraux.
Une banderole de l’organisation Dignité rurale au Musée canadien de l’histoire, sous-texte Retissons les liens qui
nous unissent
1987 L’Association a affronté, en même temps, le syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et la Société canadienne des postes devant le Conseil canadien des relations du travail, qui voulaient créer une grande unité de négociation pour tous les employés de la SCP. Deux ans plus tard, en 1989, le Conseil a statué que l’ACMPA demeurerait une unité de négociation distincte.
1989 Le 18 septembre, lors du congrès biennal tenu à St. John’s, Terre‑Neuve, les membres ont voté pour ajouter un deuxième vice‑président national à temps plein et pour que le poste de secrétaire-trésorier national soit élu plutôt que nommé. Il s’en est suivi que tous les secrétaires-trésoriers des sections devenaient également des officiers exécutifs avec plein droit de vote et de parole. Lors de ce congrès, les membres ont voté en faveur d’un congrès triennal plutôt que biennal.
1991 En préparation pour les élections fédérales, un deuxième comité de stratégie fut formé. Leur mandat était de faire des bureaux de poste ruraux une question d’élection. En 1993, le gouvernement progressiste-conservateur a été largement défait. Avant les élections, l’ACMPA a obtenu une lettre de Jean Chrétien déclarant qu’ils allaient instaurer un moratoire sur les fermetures des bureaux de poste dans le Canada rural. Pendant que le moratoire était en vigueur, la Société canadienne des postes a continué de fermer les bureaux de poste ruraux partout où elle le pouvait, par exemple, lorsqu’un maître de poste prenait sa retraite.
1993 L’ACMPA a déposé une autre plainte en matière d’équité salariale devant le Tribunal des droits de la personne, alléguant qu’à travail égal, les membres de l’ACMPA recevaient une rémunération moindre que les groupes PO et PO EXT (STTP), des groupes à prédominance masculine, et que, malgré les ententes passées et les efforts pour atteindre l’équité salariale, Postes Canada discriminait en utilisant différents systèmes d’évaluation des emplois pour les différents groupes d’employés. Une longue bataille judiciaire s’est déroulée pendant plusieurs années et a fait l’objet de nombreux retards de la part de la SCP. settlements and efforts to achieve pay equity, Canada Post was discriminating by using different work evaluation systems for the various groups of employees. A protracted legal battle ensued over many years, with numerous delays from CPC.
1995 Le gouvernement a ordonné un examen complet de Postes Canada, de la livraison du courrier à la question de savoir si la SCP exerçait une juste concurrence sur le marché. En 1996, George Radwanski fut nommé président du Comité de l’examen du mandat. L’ACMPA a présenté un mémoire au comité soulignant l’importance du service postal dans les communautés rurales. La Section des Maritimes et la Section du Québec ont également soumis leur propre mémoire écrit. Le bureau national, la Section des Maritimes et la Section du Québec ont présenté un exposé oral aux audiences à Ottawa, Halifax et Montréal. Six audiences ont eu lieu à travers le Canada : à Vancouver, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax. Le rapport final et les recommandations de M. Radwanski ont été complétés le 31 juillet 1996, et présentés au gouvernement. Le rapport a donné 31 recommandations. Les grands enjeux pour l’ACMPA étaient que le privilège exclusif du service Poste-lettres soit maintenu et que l’universalité des services soit considérée un élément essentiel à la Société canadienne des postes. Le rapport a aussi recommandé que le moratoire sur la fermeture des bureaux de poste ruraux soit maintenu indéfiniment et que le service en milieu rural soit amélioré et non réduit.
1997 Le 23 avril, Diane Marleau, ministre responsable de la Société canadienne des postes, a rendu public un rapport, complétant ainsi l’examen du mandat de la Société canadienne des postes. Cette annonce a complété la revue du mandat de la Société canadienne des postes. La promesse du gouvernement de ne pas faire passer le service postal aux mains du privé et sa confirmation que la mission de la Société était de fournir un service postal abordable et universel revêtaient une grande importance pour l’ACMPA. Le rapport a aussi instauré des normes de service pour le Canada rural qui feraient l’objet d’un contrôle indépendant.
1997 L’ACMPA a offert sa première formation aux membres, le cours JUSTE POUR VOUS, qu’elle continue d’offrir semestriellement aux membres de partout au pays.
1998 La délégation de la Section du Québec a soulevé les questions de représentation, de communication et de la reconnaissance de leur langue. Un comité a été formé afin de résoudre les questions linguistiques, ce qui a mené à la création de deux postes de vice-présidents : un anglais et un français.
2001 Lors de son congrès triennal, pour la première fois, l’ACMPA a élu une femme, Leslie Schous, au poste de président et au poste de secrétaire-trésorier (Claire Wierzbicki). La deuxième présidente, Brenda McAuley a été élue en 2013.
2002 L’Association a célébré son 100e anniversaire et la Société a recommencé à fermer des bureaux de poste, mais elle a toutefois convenu d’attendre jusqu’à ce que les négociations avec l’ACMPA soient terminées.
2003 Postes Canada a accepté de reconnaître les entrepreneurs de routes rurales comme étant des employés représentés par le STTP, maintenant connus sous le nom de factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS). L’ACMPA s’est objectée, affirmant que les employés qui travaillaient dans les bureaux de l’ACMPA devraient faire partie de notre unité de négociation. En 2005, l’ACMPA a signé un protocole d’entente avec le STTP qui énonçait qu’une unité de négociation composée des factrices et facteurs ruraux et suburbains était pertinente et le STTP a convenu de respecter les droits de négocier distincts des membres de l’ACMPA. On a aussi convenu de former un comité mixte pour discuter des enjeux d’intérêt commun.
2004 La SCP a continué de fermer des bureaux de poste ruraux invoquant des « opportunités naturelles » tels les retraites, les concours, les mutations, etc. Elle s’était même permis un commentaire désobligeant en disant que « la Société subit un lourd fardeau… en continuant de soutenir les bureaux de poste ruraux. »
2008 Le gouvernement fédéral conservateur a introduit le projet de loi C-14 qui visait à déréglementer en partie le privilège exclusif de Postes Canada d’effectuer la livraison des lettres internationales. Le 21 avril 2008, le ministre responsable de Postes Canada a annoncé le lancement d’un examen stratégique de la Société canadienne des postes et la création d’un comité consultatif indépendant pour réaliser cet examen. Également en 2008, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) écrivait à l’ACMPA pour suggérer que nos deux syndicats créent un comité afin d’étudier la possibilité d’une fusion. Cette proposition a été rejetée par les dirigeants de l’ACMPA. En 2010, le STTP a déposé une demande de révision des unités de négociation devant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) avec l’intention de fusionner les membres de l’ACMPA à leur unité. En 2011, le CCRI a rejeté la demande du STTP. L’ACMPA a déposé une plainte, auprès du CTC, accusant le STTP de maraudage. En 2012, le STTP a accepté d’adhérer à la constitution du CTC et a promis de ne pas faire de maraudage contre l’ACMPA.
2013 En décembre, Postes Canada a fait l’annonce d’un programme appuyé par le gouvernement conservateur comportant d’importantes compressions et d’importantes initiatives de privatisation. Dans le cadre de ce plan, en 2014, Postes Canada a commencé à réduire drastiquement les heures dans nos bureaux de l’ACMPA, nous rendant ainsi moins pratiques, encourageant ainsi les clients à utiliser les bureaux de poste concessionnaires. L’ACMPA a lutté contre cette attaque des bureaux de poste ruraux. Nous avons envoyé des lettres et dans les communautés où la SCP réduisait le service postal, nous avons envoyé des cartes postales aux députés. Trente-deux mille cartes postales ont été envoyées et nos efforts collectifs ont contribué à faire cesser les compressions effectuées par Postes Canada. Nous avons écrit des articles exprimant comment le plan qui faisait la promotion des bureaux concessionnaires affecterait nos membres et aboutirait finalement à la privatisation de Postes Canada. Nous avons aussi commandé deux études pour appuyer notre lutte pour réinstaurer la banque postale dans nos bureaux : Les bureaux de poste ruraux et les communautés qui en dépendent sont en train d’être abandonnées et Pourquoi les bureaux de poste ont besoin d’offrir des services bancaires. En 2014, nous avons appris que Postes Canada avait secrètement mené des études sur la banque postale, des études qui ont été presque entièrement censurées.
2015 La lutte contre les compressions à Postes Canada a fait d’elle un enjeu électoral fédéral clé et a contribué à renverser les conservateurs. Le gouvernement libéral nouvellement élu s’est engagé à examiner Postes Canada et encore une fois à ne pas la privatiser.
2016 L’examen de Postes Canada a commencé par un groupe de travail composé de quatre membres qui a entrepris une analyse des services et de la situation financière de Postes Canada, a mené une recherche sur l’opinion publique, a rencontré des intervenants clés et a analysé les meilleures pratiques internationales en matière de livraison postale. Le document de travail final, Postes Canada à l’ère du numérique a été réalisé, et dans celui-ci on faisait la recommandation de fermer 800 des bureaux de poste publics de l’ACMPA les plus lucratifs et de les remplacer par des bureaux concessionnaires comme une option proposée. Cette recommandation était choquante pour l’ACMPA, puisque nous avions fait parvenir au comité notre étude qui démontrait clairement ce qui advient des communautés rurales lorsqu’un bureau de poste de la Société est remplacé par un bureau concessionnaire. Dans ces communautés, les chances sont de 55 % que le bureau concessionnaire ferme, laissant ainsi la communauté sans bureau de poste. Le groupe de travail a aussi fait fi de l’étude sur la banque postale.
Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes a ensuite entamé un processus consultatif, utilisant le document Postes Canada à l’ère du numérique comme point de départ des consultations. L’ACMPA a présenté une soumission au comité, déclarant :
« Pendant l’examen de Postes Canada, nous devons tenir compte de ce qu’un bureau de poste du 21e siècle peut faire pour nous. Postes Canada a le plus grand réseau de vente au détail et de distribution au pays, reliant les Canadiens au niveau national et international. Même à ce jour, les bureaux de poste demeurent le centre des activités des communautés rurales comme cela l’a été depuis plus de cent ans. Un détaillant doit se tourner vers l’avenir afin de ne pas disparaître dans le passé… Pourquoi ne pourrions-nous pas utiliser le vaste réseau de Postes Canada afin d’apporter les sortes de changements que tous les Canadiens désirent réellement; des solutions environnementales qui soutiennent les communautés rurales et autochtones de même que les commerçants locaux? Par exemple, l’ajout de stations de recharge électrique dans tous les bureaux de poste appropriés permettrait aux clients de recharger leurs véhicules pendant qu’ils font affaire à la banque postale. »
2017 Le comité permanent a déposé son rapport « La voie à suivre pour Postes Canada ». Nous avons accueilli avec satisfaction certaines recommandations, comme l’utilisation du bureau de poste comme carrefour communautaire et l’offre de nouveaux services tels les services à large bande et les services sans fil. Le comité était au courant des études secrètes de Postes Canada sur la banque postale, des sections non censurées qui indiquaient que ce serait une situation gagnant-gagnant pour le bureau de poste. Son rapport a ouvert la voie à Postes Canada pour être en mesure d’offrir certains services financiers, tout au moins dans les communautés rurales et les communautés éloignées.
2018 Le 24 janvier 2018, le gouvernement a annoncé une nouvelle vision pour Postes Canada, laquelle comprenait des références à l’innovation et à l’expansion des services, et a confirmé qu’il n’y aurait pas d’autres compressions. Par la suite, Postes Canada a imposé un gel à toutes les réductions de bureaux qui auraient une incidence sur les heures de services au public et elle a retiré 34 griefs qu’elle avait déposés contre l’ACMPA pour ne pas avoir accepté la fermeture de bureaux de poste le samedi. Les finances de la Société ont aussi été reclassées, permettant ainsi à Postes Canada de réinvestir tous leurs profits dans les services et l’innovation.
En mars, lors de la Semaine internationale de la femme, l’ACMPA a, pour la première fois, représenté internationalement aux Nations Unies les femmes travaillant dans le Canada rural. On a demandé à la présidente McAuley de prendre la parole lors d’un groupe de discussion sur l’importance de garder de bons emplois rémunérateurs avec des avantages sociaux pour les femmes dans le Canada rural où les occasions sont rares et sur l’importance de garder nos services publics et d’augmenter les services offerts au public, particulièrement, les services financiers, car la plupart des succursales bancaires ont quitté le Canada rural.
Le mercredi 17 octobre 2018, nos membres du Bureau de direction de l’ACMPA ont rencontré plusieurs députés pour exercer des pressions pour une augmentation des services dans nos bureaux de poste avant la deuxième lecture du projet de loi d’initiative parlementaire M 166 déposé par la députée du NPD Irene Mathyssen (London-Fanshawe) pour rétablir la banque postale. Bien que le projet de loi M 166 n’ait pas été adopté, encore une fois, les maîtres de poste ont manifesté et ont fait sentir leur présence à Ottawa.
La plainte en matière d’équité salariale de 1993 a recommencé à progresser et l’ACMPA a embauché un expert pour examiner certaines des conclusions antérieures. Les parties se sont entendues pour avoir recours à la médiation au début de 2019.
2019 À 20 heures, le jour de la fête des Mères, l’ACMPA est parvenu à un règlement sur l’équité salariale. Par conséquent, toutes les personnes employées dans les classifications semi-urbaines des niveaux 1 à 4 ainsi que les catégories 1 à 6 de maîtres de poste de groupe, à tout moment entre le 1er septembre 1992 et le 31 mars 1997, sont éligibles à demander une compensation monétaire. L’ACMPA et la SCP élaborent conjointement le processus permettant aux employés et retraités admissibles de présenter une demande d’indemnisation.
Peu importe l’année, peu importe le siècle, l’ACMPA travaille toujours très fort pour obtenir les meilleurs avantages sociaux possible pour les membres de notre Association!